Dans le sillage du phénomène mondial The Squid Game, une série de dramatiques coréennes diffusées sur Netflix - notamment Hellbound, All of Us Are Dead et Sweet Home - ont magistralement utilisé les genres zombie, occulte et fantastique pour jeter un regard critique sur la société coréenne. Ces récits, tout en respectant méticuleusement les normes établies de l'horreur et du fantastique, exploitent ingénieusement l'imagination du genre pour exprimer un profond désespoir et une indignation à l'égard de la structure de classe rigide de la Corée. Ils intègrent des problèmes de société - violence à l'école, harcèlement, endettement, pauvreté, inégalité - dans une tapisserie d'horreur et de fantastique, marquée par la présence obsédante de zombies et de créatures d'un autre monde.

Cette fusion des conventions du fantastique avec les réalités percutantes de la vie coréenne offre un commentaire convaincant, un miroir narratif reflétant les malheurs de la société. Cet amalgame innovant de critique sociale dans le cadre d'un genre est la pierre angulaire de la renommée internationale des K-dramas. En substance, "The Squid Game" apparaît non seulement comme une allégorie de la société coréenne, mais aussi comme une métaphore du dilemme capitaliste mondial. La représentation de l'"enfer-Joseon" dans ces séries résonne comme un microcosme de la lutte mondiale contre les courants sous-jacents des structures capitalistes.

Pourtant, le vernis ostensiblement critique des K-dramas masque paradoxalement la dynamique même de la société coréenne qu'il cherche à exposer. Les thèmes de la violence, de la tromperie et de la corruption transcendent les traits de caractère et incarnent des normes systémiques. Les dilemmes politiques sont réimaginés comme des dilemmes moraux de survie. L'intégration de récits militaires dans des scénarios apocalyptiques renforce encore les idéologies militaristes de longue date et celles de la guerre froide, les normalisant subtilement dans le tissu social coréen.